Des poupées neuves faites de vieux tissus

Claudia Fortin, L’Indice bohémien, Rouyn-Noranda, avril 2012

Créatrice des petites poupées CAKAFUNK, Philomène Julien, originaire de la région mais maintenant installée à Montréal, allie l'art à sa passion pour les textiles, sans oublier l'imaginaire de l'enfance et la conscience environnementale. Résultat : de mignonnes petites poupées, toutes uniques, colorées… et adorables !

Philomène Julien est une artiste multidisciplinaire bien de chez nous. Elle grandit à Amos pour ensuite migrer vers la grande ville où elle exerce aujourd'hui plusieurs de ses passions. La peinture étant une de celles-ci, elle développe une démarche artistique beaucoup plus plastique et elle revisite la « mode » dans un style plus sculptural que commercial. Ses études en arts plastiques et en scénographie – avec une spécialisation pour les costumes – lui valent le titre plus formel de costumière. Un voyage en Inde aura servi de point tournant à son amour pour les couleurs et les tissus.

Les petites peluches excentriques de la ligne CAKAFUNK sont donc nées un peu d'elles-mêmes, au fil du parcours de cette touche-à-tout fascinée par les textiles et par la théâtralité des gens. « En me permettant à peu près toutes les libertés dans la création de mes personnages, j'apprends aussi comment réagissent les tissus entre eux et à la couture… C'est un univers sans fin et très métaphorique de l'expérience humaine », raconte l'artiste, qui aime jouer avec les contrastes, les couleurs et la texture. Souvent, dans sa démarche, elle commence sérieusement une poupée qui se termine en « bricolage » plus maladroit et démesuré. Selon elle, il faut « accepter l'erreur et la trouver belle ».

La conscience écologique veut donc qu'elle réutilise et réinvente, pour faire tout avec rien ou presque. Sa situation familiale (maman monoparentale d'un petit garçon qui est le moteur de sa création) et sa conscience sociale l'amènent donc à ne pratiquement plus rien consommer de neuf ; elle retouche et transforme, ce qui oblige à exercer un regard pour le beau. « Je suis esthétiquement assez pointilleuse et c'est entre autres la mode, ou plutôt le vêtement, qui m'inspire. Les gens en achètent énormément ; j'ai d'ailleurs souvent envie de leur découper sur le dos parce que j'imagine les oreilles de mon prochain CAKAFUNK ! »

Faits à 92 % de matériaux recyclés, ces petits personnages sont bourrés d'amour et d'originalité, et offrent un regard plein d'humour et très actuel sur l'écologie et son importance. Philomène travaille présentement sur une série du genre « trophée de chasse » à mettre au mur, confectionnée avec du textile sculptural, certaines oeuvres étant même constituées à 100 % de matière recyclée.

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