Lucie Lapointe, Autour de l’île, l’île d’Orléans, mars 2012
Le jeudi 9 février, à la Galerie Michel Guimont, avait lieu le lancement du dernier roman de l'auteure Hélène Lépine, Un léger désir de rouge, paru aux éditions du Septentrion, C'est le quatrième ouvrage de cet écrivain, – résidante de Saint-Jean, qui, auparavant, avait publié deux romans et un recueil de poésie aux Éditions Triptyque, Hélène Lépine est née à Montréal et a étudié la littérature comparée à l'université McGill où elle a également enseigné le français. Mais comme la littérature russe l'intéresse vivement, elle poursuit ses études en Bulgarie et, par la suite, vit à Moscou où elle enseigne aux enfants du primaire le français ainsi que le russe. Puis, elle réside à Saint-Domingue, y enseigne le français et l'anglais et parfait son apprentissage de l'espagnol. Elle mentionne que la vie dans ces différents pays a façonné son regard sur les gens dont elle a beaucoup appris par le biais de leur mode de vie et leurs valeurs. Elle a côtoyé la misère, la lutte quotidienne pour la survie et garde en elle le souvenir du courage de ces individus et de leur résilience.
Revenue à Montréal, elle complète une maîtrise en littérature et enseigne au collège Brébeuf. Parallèlement, elle écrit régulièrement des nouvelles et des poèmes mais elle les conserve dans ses tiroirs. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle dit avoir toujours aimé les mots, autant les lire que les écrire. Puis, à la suite d'une rencontre avec Anne Hébert qui l'incite à publier ses écrits, elle soumet ses textes à des revues et, en 1989-1990, elle se met à l'écriture de son premier roman qui sera publié quelques années plus tard.
Un léger désir de rouge raconte l'histoire d'une jeune femme atteinte du cancer du sein dont elle a dû subir l'ablation. Elle est meurtrie dans son corps et dans son âme. La perte de son sein n'est pas la seule qu'elle subit ; son travail, son amoureux. Cette trapéziste dont le corps est le principal outil de travail se confie alors à un ami imaginaire. Elle est en quête de sens et se réfugie dans la maison paternelle en bordure du cap, à l'île d'Orléans. Elle renoue avec son enfance, retrouve ses frères et soeurs. Une famille dysfonctionnelle dont l'auteure nous présente le caractère et la personnalité de chacun et auxquels on finit par s'attacher. Un roman d'une grande sensibilité, au vocabulaire riche et poétique, qui se lit doucement mot par mot et qui laisse pointer « un léger désir de rouge ».