Samuel Larochelle, Le P’tit Journal de Malartic, le 7 mars 2012
Actrice, clown, enseignante, instigatrice de la Route du terroir de La Motte, directrice générale du p’tit Journal de Malartic et maman de cinq enfants, Louise Leboeuf mérite sans contredit le titre de femme-orchestre de Malartic.
C’est en quatrième secondaire que le théâtre fait son entrée dans la vie de Louise Leboeuf, alors qu’elle débute des leçons de théâtre classique avec Sita Riddez (la sœur de la dramaturge Mia Riddez). Après l’obtention de son diplôme au Conservatoire d’art dramatique de Montréal au milieu des années 80, la jeune femme n’est pas rassasiée. Elle accumule les formations en acrobatie et en mime corporel, en plus de participer à un atelier d’art clownesque où elle rencontre son conjoint Maurice.
Voguant de projet en projet depuis son arrivée en Abitibi-Témiscamingue il y a 26 ans, Louise Leboeuf présente – avec son amoureux – un vaudeville aux théâtres d’été de Malartic et de Val-d’Or, elle crée un spectacle solo pour enfants qui fait la tournée des bibliothèques régionales, elle participe aux heures du conte dans diverses institutions et elle met sur pied une pièce de théâtre visant à stimuler les habitudes d’accueil de ceux qui travaillent auprès du public (hôtellerie, restauration), afin de développer une vue d’ensemble du tourisme régional. Avec les années, cette passionnée de théâtre devient enseignante en art dramatique à l’école primaire Charles-René-Lalande de Rivière-Héva et à la polyvalente le Tremplin de Malartic. Parmi ses nombreux souvenirs, Louise Leboeuf cite un projet de comédie classique italienne qui a réuni les 60 élèves, de la maternelle à la 6e année. « Comme la pièce avait 18 rôles, un même personnage devait être joué par des élèves de plusieurs niveaux pendant le spectacle. Ça demandait une logistique de fou. Heureusement, toute la communauté de Rivière-Héva s’est impliquée. C’était un projet très rassembleur.»
Référée par le ministère de la Culture pour le poste d’enseignante au secondaire, la créatrice s’attaque à l’Odyssée d’Homère, à la comédie musicale Grease, à la reconstitution de l’histoire d’Un Homme et son péché, en plus d’organiser le Festival de théâtre régional de Malartic. « On invitait les écoles de la région à venir présenter des pièces de théâtre et les étudiants en arts du Cégep de Rouyn-Noranda formaient le jury. Ça a toujours été important pour moi de stimuler la création, de monter des classiques et d’amener la culture à l’école, aux jeunes et au public en général. »
En 2007, Louise Leboeuf remplace Pierre Routhier à titre de journaliste du P’tit Journal de Malartic, avant d’accepter la coordination de la publication, après le départ de Julie Charlebois. Chargée de la gestion du personnel, des subventions, des articles et de différents projets, Louise prend un malin plaisir à travailler dans le journalisme communautaire. « Les gens sont contents qu’on parle d’eux et de leurs bons coups. Je trouve ça très important que la population ait un sentiment d’appartenance envers le journal.»
En plus d’offrir des formations sur les médias aux jeunes de la région, Louise Leboeuf doit régulièrement expliquer son rôle en tant que journaliste aux personnes qu’elle rencontre en entrevues. « Le travail d’un journaliste, c’est de prendre la nouvelle, de trouver un angle pour la traiter, de fouiller son sujet et de rapporter les faits. À moins d’écrire un éditorial, le but n’est pas de donner mon opinion. Quand je prends la peine d’expliquer aux gens que je ne suis pas là pour prendre position, ils sont plus à l’aise pour me parler. Tout passe par le dialogue et par la communication.»
En plus de son travail d’artiste et de journaliste, Louise Leboeuf est l’une de celles à qui l’on doit la naissance de la Route du terroir de La Motte. « Le deuxième samedi du mois d’août, lorsque les récoltes sont à leur meilleur, les habitants qui veulent participer peuvent s’inscrire pour avoir un kiosque (confitures, pain, produits biologiques, ventes-débarras, etc.). L’an dernier, on a reçu 5000 visiteurs ! »
La question qui se pose désormais : combien de nouveaux projets Louise Leboeuf nous réserve-t-elle dans les années à venir? Un dossier à suivre.