François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 15 février 2012
Près de chez vous, il y a probablement eu une personne qui a été impliquée dans la Seconde Guerre Mondiale. Peut-être même parmi vos proches. Cherchez un peu. Demandez à vos aînés. Vous verrez. Le conflit avait eu une envergure telle qu'elle n'avait épargné à peu près aucune famille à travers le monde. Et il y a autant de façon de l'appréhender.
La Société d'histoire de Drummond vous en propose une, avec l'exposition thématique intitulée « Le Dernier voyage d'Alphonse », présentée gratuitement à la bibliothèque du Cégep de Drummondville, jusqu'à la mi-mars. À travers plusieurs panneaux d'interprétation, elle relate le périple d'Alphonse Béliveau, qui a servi dans la Royal Canadian Air Force. Il était du nombre des dix mille volontaires prêts à combattre Hitler.
Son périple nous est connu puisqu'il décida, à partir du 3 mai 1942, de rédiger un journal. Les pages écrites de sa main étaient destinées à sa mère au cas où il perdrait la vie.
Parti de Saint-Germain-de-Grantham, le soldat avait traversé l'Atlantique à bord du navire Stefan-Batory. Il rejoignit l'Angleterre, dans le but de poursuivre son entraînement. Quelques mois plus tard, le sergent Béliveau perdit la vie le 28 janvier 1943 dans un accident d'avion. Il repose au cimetière Ripon, en Angleterre.
La Société d'histoire de Drummond a récupéré le précieux témoignage l'année dernière, alors qu'elle avait fait l'acquisition d'un fonds d'archives. Elle en avait d'abord tiré un livre qu'elle a édité. Le volume de cent quarante-huit pages, intitulé « Le journal d'Alphonse », reproduit intégralement les écrits du jeune volontaire, le tout annoté par l'historien Jean Thibault. Des exemplaires de l'ouvrage seront disponibles sur les lieux de l'exposition, pour ceux qui souhaiteraient s'en procurer un.
De plus, le documentaire « Nous serons volontaires » du réalisateur Grégoire Bédard, enseignant en cinéma au cégep de Drummondville, sera également accessible au public. Le film, d'une durée de cinquante-sept minutes, dresse un portrait de Drummondville pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il retrace entre autres le parcours de quatre jeunes hommes qui ont servi en Europe pendant la guerre de 1939-1945, soit Alphonse Béliveau, Rodolphe Larocque, Lucien Talbot et George Cartwright.