L’empreinte des années : Du théâtre intergénérationnel en milieu rural

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon des Basques, MRC des Basques, février 2012

Par le biais des arts, prendre la parole et s’exprimer sur nos vies et nos villages, dans une forme de démocratie collective. C’est ce que s’apprête à réaliser Dominique Malacort, metteure en scène et coordonnatrice d’un projet théâtral à la fois communautaire, intergénérationnel et multidisciplinaire : « L’empreinte des années. »

« On invite les gens de tous les milieux et de tous les âges à participer à cette démarche de création par la chanson, la marionnette, le jeu clownesque, le conte ou la vidéo », explique l’artiste de Saint-Simon tout en précisant que son projet s’adresse autant à son village qu’aux autres municipalités des Basques.

Pour s’intégrer au spectacle, il n’y a pas de pré-requis, pas besoin d’être expérimenté ou de passer une audition. Pour Mme Malacort, il suffit « d’avoir le goût de faire du théâtre, d’échanger sur ce qui se passe dans nos vies et notre région, de vouloir s’exprimer au moyen de l’art. »

Le projet s’échelonnera sur une année et portera sur l’histoire de nos villages, de leur dévitalisation mais aussi de leur revitalisation. Les personnes âgées sont au cœur du processus de création. Des enfants feront avec des ainé (es) des entrevues filmées qu’on intégrera à ce spectacle voulant rassembler une quinzaine de personnes. Plusieurs représentations devant public viendront clore cette oeuvre collective.

Se définissant comme une « praticienne en art communautaire, une artiste engagée et une bâtisseuse de projets », Mme Malacort a travaillé, durant les vingt-cinq dernières années, avec des enseignants, des enfants, des sans-abris et « même des personnes aphasiques ». C’est aussi une clown qui n’hésite pas à mettre un nez rouge pour faire rire mais aussi émouvoir, car dans l’art clownesque « il y a de la dérision mais aussi beaucoup de fragilité et de poésie. »

Cette Belge arrivée très jeune au Québec a beaucoup voyagé avant de s’établir à Saint-Simon, voilà maintenant six ans. Elle a fait du théâtre communautaire au Mali et découvert celui de l’Argentine où les gens ressentaient un immense besoin de s’exprimer après la dictature militaire. D’un point de vue théâtral, elle dit s’être éloignée d’une approche « interventionniste » car cela correspond mieux à sa vision « d’un art qui appartient à tous les citoyens (nes), où chacun se reconnaît responsable et créateur de sa vie. »

Mme Malacort s’est entourée d’une équipe multidisciplinaire. Brigitte Lacasse, avec qui elle a monté un « théâtre vidéo » regroupant des réfugiés politiques colombiens installés à Trois-Pistoles, s’occupera, entre autres, du volet vidéo. Benoît Gauthier mettra son expérience de compositeur et de musicien dans la création de chansons. Élie Jardon, étudiante en psycho-sociologie, effectuera un stage pendant le projet.

Le Club des 50 ans et plus parraine cette troupe de théâtre intergénérationnelle dont les rencontres se dérouleront les premiers samedis de chaque mois, avec relâche l’été. Des ateliers de jeu ou de chanson auront lieu les mercredis soir.

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