Gaz de SchisteNisite en Pennsylvanie: Les pires craintes sont confirmées

Marie-Eve Doré, Le Réveil, Saint-Louis-de-Blandford, novembre 2011

Pendant que le Comité Vigilance gaz de la Vallée du Saint-Laurent déléguait une cinquantaine de personnes dans la région de Binghampton en Pennsylvanie, Saint-Louis-de-Blandford recevait la visite d'une représentante des nombreux comités de vigilances anti gaz et huile de schiste de France. Tout d'abord notre visiteuse : Élisabelle Bourgue, une citoyenne de la Savoie, en France, est secrétaire du Comité de Vigilance International anti gaz et huile de schiste.

Depuis plusieurs mois, elle a fait le tour des collectifs régionaux sillonnant la France d'est en ouest et du Nord au Sud, escaladant même le Mont-Blanc, pour y déployer Dame Banderole, symbole de la mobilisation citoyenne sur la question des hydrocarbures et leur · impact sur l'environnement. Mme Bourgue s'est également activée à favoriser le regroupement les collectifs de France et d'outre-mer. Saint-Louis-de-Blandford est la première des localités de la Vallée Laurentienne que Dame Banderole a visité dernièrement. ..

Pour en revenir au voyage en terre Américaine, voici un résumé des constatations qu'ont pu faire nos représentants, lors de leurs déplacements en Pennsylvanie, inspiré par les articles de Mme Paule Vermot-Desroches, journaliste au Nouvelliste.

Parmi eux, les maires de St-Pierre Les-Becquets, Fortierville … des conseillers municipaux, Serge Fortier et Pierre Bluteau représentant le Comité de Vigilance de la Valée du Saint-Laurent, des citoyens favorables à l'industrie, plusieurs franchement contre. Jean-Claude Milot, maire de Saint-Luc-de-Vincennes, connu pour être opposé au développement de l'industrie, rentre au pays plus convaincu que jamais : «C'est pire que ce que je pensais. »

La dévastation touristique sera épouvantable. C'est laid! Moi je n'accepterai jamais ça dans ma municipalité, et je ne veux pas que les municipalités autour embarquent là-dedans, car forer à l'horizontale sous la terre ça peut se rendre chez nous. J'aimerais que la MRC organise un voyage pour venir constater, parce que je suis convaincu qu'il n'y a aucun maire qui accepterait ça dans son village.»

De son côté, Serge Fortier offre ses services pour organiser leur voyage aux Maires de la Vallée Laurentienne qui souhaitent aller voir par eux-mêmes l'impact de l'exploitation industrielle intense et la déchirure du tissus social que subissent ces localités rurales. Guy Cardinal, conseiller municipal à Bécancour a déclaré au Nouvelliste : «Ce qui me frappe le plus ici, c'est la déstructuration du milieu agricole … terres agricoles abandonnées parce qu'il y a eu de l'exploitation dessus. Ce n'est pas des ouï-dire.»

Dave Bohlander, un agriculteur dont la ferme se retrouve à moins de cent mètres d'une usine de traitement d'eau, s'adressant aux visiteurs passant devant chez-lui, a lancé : «Si le développement doit se faire chez vous, arrangez-vous pour que le gouvernement adopte de bonnes lois, un zonage approprié et obtienne de sérieuses et solides garanties, pas juste des promesses!». Une dame avoue que l'industrie a détruit leur vie. Une voisine affirme avoir subi toutes sortes de tracasseries (menace, intimidation, surveillance) lorsqu'elle s'est plainte publiquement. L'ancien Maire d'une petite ville texane se dit frustré de retrouver dans l'Est ce que lui et sa famille ont fui dans l'Ouest.

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