Première du documentaire Trou Story

Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 2 novembre 2011

Dimanche dernier à la 30e édition du Festival international du cinéma en Abitibi-Témiscamingue, Richard Desjardins et Robert Monderie ont présenté leur film coup de poing qui retrace les grandes lignes de l’histoire de l’industrie minière.

L’auditoire a réservé une ovation au duo Monderie-Desjardins qui ont été visiblement très émus. À la sortie de la représentation, certains ont exprimé leur consternation et les gens de l’industrie minière qui ont assisté massivement à la première mondiale ont reconnu les qualités esthétiques du documentaire, mais l’on trouvé incomplet. Le film pamphlétaire débute avec des images d’archives en Ontario à la fin des années 1 800 et se termine à Malartic avec le projet de la minière Osisko qui a exercé son droit d’expropriation. Le documentaire fait le constat du passé obscur d’une industrie qui a remis les sites orphelins au gouvernement québécois et qui n’a pas donné sa juste part de redevances.

Le maire de Sudbury affirme qu’il a appris à quêter avec la présence des mines dans sa communauté. Le discours du maire de Malartic, André Vezeau est plus conciliant avec la mine Osisko qu’il considère comme un sauveur pour sa ville. Il ajoute une réplique cinglante envers les résidants du triangle du quartier sud qui veulent déménager : « Ils veulent vendre leur maison à Osisko, c’est pour faire un coup d’argent. » Il y est question de la préséance de la loi sur les mines et les réalisateurs exposent la problématique de conservation des aires protégées quand tout autour le terrain est « claimé ». Henri Jacob, président de l’Action boréale, s’inquiète pour la rivière Lemoyne Piché, considérée comme aire protégée : « Avec la mine d’Osisko, il y aura un gros coup d’eau à chaque année, provenant du ruisseau Raymond, déjà affecté par les anciennes mines. Quand il se déversera dans la rivière, il pourrait apporter des sédiments contenant des polluants. Si des polluants se retrouvent dans l’eau, on parlera d’accident », précise Henri Jacob.

Le documentaire traite des conditions de travail, des grèves, du problème de syndicalisation des mineurs et de santé publique. Réal Lacombe, directeur de la santé publique en Abitibi-Témiscamingue avoue que le taux de plomb dans le sang des enfants est plus élevé dans le quartier St-Michel, près de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda.

Avec la refonte de la loi des mines, le peuple québécois a le pouvoir de changer les choses, de dire Robert Monderie et Richard Desjardins. « L’impact du film sera à la hauteur de sa diffusion. Je crois que les gens sont prêts », ajoute Richard Desjardins qui appelle à la mobilisation citoyenne. La nationalisation des mines ? Une option à considérer pour être maîtres chez soi !

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