Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 14 septembre 2011
Depuis le 5 septembre dernier, les deux cheminées de la pulperie de Cascades East Angus ne crachent plus de fumée. Après de nombreuses années d'opération, la pulperie a cessé de produire, tel qu'annoncé par la direction de l'entreprise. Elle laisse toute la place à la nouvelle unité de fabrication qui produit du papier 100 % recyclé.
Initialement, 35 travailleurs devaient être touchés par la fermeture de la pulperie. Paul Deraîche, directeur d'usine, mentionne qu'avec les programmes mis en place de retraite et de préretraite combinés avec des départs volontaires font en sorte que 5 ou 7 personnes seraient directement touchées. Ce dernier souligne avoir reçu une belle collaboration du syndicat dans le dossier. Paul Corriveau, vice-président du syndicat des travailleurs de pâtes et papiers d'East Angus, dit être généralement satisfait du déroulement du dossier, «mais on pense que la direction aurait pu aller un peu plus loin pour bonifier les préretraites».
M. Deraîche explique que l'usine produisait auparavant du papier dans une proportion de 50 % à partir de matières recyclées et 50 % à partir de pâte vierge. Pour des raisons d'affaires, l'entreprise a effectué un virage et produit maintenant le même type de papier kraft à partir de papier et carton recyclé. La nouvelle unité, explique-t-il, est en fonction depuis février dernier et fonctionne très bien.
On se rappellera que le président et chef de direction de Cascades, Alain Lemaire, s'était rendu à East Angus en juin 2010 pour annoncer un investissement de 10,8 M$ pour la construction d'une nouvelle unité. Il avait mentionné que l'usine d'East Angus réduirait en pâte quelque 200 tonnes de papier et de carton récupérées principalement dans les centres de tri de l'entreprise Cascades pour en faire du papier de type kraft. Il avait également laissé entendre que malgré un marché difficile, Cascades continuerait de miser sur la fabrication de papiers environnementaux. Avec cet investissement, les intervenants estimaient que cela permettrait d'assurer l'avenir de l'usine encore plusieurs années.
À cet effet, M. Corriveau témoigne d'un optimiste modéré. «Je crois que le mouvement garantit l'avenir à court et moyen terme, mais on ignore l'avenir». Quant à la fermeture de la pulperie, ce dernier admet que l'unité aurait eu besoin d'investissements majeurs. «On savait que la pulperie vivait sur du temps emprunté».
Toutefois, un aspect positif que le maire Robert Roy avait soulevé lors de l'inauguration des travaux de la nouvelle unité était qu'il n'y aurait plus d'émission de fumée et aucune odeur ne se dégagerait de l'usine d'East Angus. Il y voyait un argument de taille pour convaincre les jeunes familles à s'établir dans la municipalité.