Exploration minière : la pression monte

Nathalie Vigneault, Le Sentier, Saint-Hippolyte, mai 2011

Jusqu’à tout récemment, le dossier d’exploration minière à Saint-Hippolyte, Sainte-Marguerite et Sainte-Adèle n’a fait l’objet que de vifs débats qui ont eu une large couverture médiatique. Mais voilà que le 22 avril, des citoyens du comité « Non aux mines dans les Laurentides », sont passés aux actes.

En effet, près d’une cinquantaine de personnes ont bloqué le passage d’un camion transportant une chenillette de la compagnie de Forage Dibar, compagnie gaspésienne engagée pour forer les trous visant à évaluer le fer et le titane dans le sol. Cette dernière a d’ailleurs renoncé au contrat suite à cet évènement.

Grâce à notre réseau de contacts, j’ai reçu un appel d’un résident me disant que lui et sa femme avaient aperçu un camion transportant de la machinerie près du terrain voisin. Nous nous sommes rendus sur place immédiatement. D’autres résidents nous ont rejoints et nous avons bloqué le second camion, explique Mathieu Meunier, initiateur du comité de mobilisation.

Le 29 avril, la compagnie d’exploration minière Pacific Arc Resources émettait un communiqué disant qu’elle suspendait temporairement les travaux exécutés par le sous-traitant OnTrack Exploration. Le président de Pacific Arc Resources, Harry Chew, a d’ailleurs réitéré son droit d’effectuer lesdits travaux et ne comprend pas pourquoi les élus du gouvernement québécois appuient les citoyens en désaccord, alors que des autorisations valides ont été émises par le Ministère des Ressources naturelles et des Mines pour procéder.

Les résidents, de même que les élus municipaux, veulent plus de pouvoir quant à la gestion de leur territoire et son aménagement, ce qu’une Loi sur les mines dûment révisée pourrait leur accorder. Mais le projet de Loi no 79 visant justement à réviser la Loi sur les mines n’est plus au feuilleton de l’Assemblée nationale. Actuellement, l’article 246 de la Loi sur les mines bâillonne les administrations municipales : la Loi sur les mines a préséance sur toutes les autres.

Un premier pas a été franchi à ce sujet lors d’une rencontre avec la ministre responsable de la région des Laurentides, Michelle Courchesne, et des trois maires, Bruneau Laroche de Saint-Hippolyte, Linda Fortier de Sainte-Marguerite et Réjean Charbonneau de Sainte-Adèle le lundi 18 avril. Ma priorité sera cette adoption du projet de Loi 79, qui donnera des pouvoirs aux municipalités et MRC, de même qu’au gouvernement d’agir dans ces situations lorsque les populations ne sont pas d’avis qu’on doive procéder à des travaux d’exploration minière sur leur territoire, a-t-elle dit.

On apprenait aussi que le ministre des Mines, Serges Simard avait envoyé une lettre à la compagnie d’exploration minière au sujet de l’acceptabilité sociale. « On incite fortement la compagnie à faire ce qu’il faut pour rencontrer les municipalités, parce que tout projet minier doit passer par l’acceptabilité sociale, a indiqué le ministre Simard à la télévision nationale.

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