Mettre l’épaule à la roue entrepreneuriale

Sophie I. Gagnon, GRAFFICI, Gaspésie, mai 2011

Depuis novembre, près de 120 jeunes âgés de 6 à 11 ans de l'école Le Bois-Vivant de New Richmond affûtent leur sens entrepreneurial dans l'un des six volets que comprend la comédie musicale La fête des contes.

Vendredi matin, les élèves de l'école sont concentrés sur les différents aspects du spectacle. Dans une classe, une couturière aide les enfants à assembler des costumes colorés alors que des voix s'harmonisent dans la classe voisine. Des comédiens s'exercent à des techniques de respiration pendant que la maison de Hansel et Gretel prend forme dans l'atelier décor. Secondés par des parents et un professeur, les élèves ont ici l'occasion d'atteindre un but artistique de façon autonome.

L'équipe associée à l'atelier publicité et photo développe les outils promotionnels. Aujourd'hui, ces élèves s’affairent à déterminer la meilleure stratégie pour vendre les billets de spectacle. La mise en page du programme de la soirée, la rédaction des textes, la conception de l'affiche et la prise de photos à insérer sur le site Web de l'école sont aussi sous la responsabilité de ce groupe, qui a invité un professionnel en marketing à lui enseigner les notions de base. « La publicité, ça pousse les gens à venir voir le spectacle, c'est important », explique Guillaume Cyr, un élève de 4e année. « Ce n'est pas facile de travailler en équipe, mais ça aide à avoir des idées. J'ai déjà participé aux costumes, mais j'aime mieux la publicité, c’est de l'expérience qui va m'aider pour plus tard », renchérit Jeffrey Montgomery, un élève de 5e année.

Ce spectacle à grand déploiement s'inscrit dans les activités du Réseau québécois des écoles entrepreneuriales et environnementales dont font aussi partie, en Gaspésie, les écoles de Nouvelle et de Pointe-à-la-Croix. « Chaque effort est associé à une valeur entrepreneuriale où l'élève saisit que sa générosité, son ouverture, son autonomie, sa créativité et sa solidarité contribuent au développement du projet », explique Marie-Andrée Lessard, représentante régionale du réseau. « C'est une expérience qui valorise et contribue à l'estime de soi. On voit des élèves en difficulté heureux d'arriver à l'atelier pour poursuivre le travail entamé », observe Nathalie Dubé, enseignante. Isabelle Naud ajoute que « ce n'est pas facile, en tant que professeur, de laisser aux élèves la prise de décision dans un si gros projet, mais c'est une expérience unique par laquelle ils peuvent apprendre de leurs erreurs. » Véronique Henry, un des parents bénévoles, constate que sa fille a acquis beaucoup d'assurance en passant d'élève effacée à chanteuse solo dans la chorale. « On voit des jeunes s'épanouir dans des volets qui répondent à leurs intérêts. Ils visent un objectif autrement plus motivant que le simple fait de réussir un examen et tracent leur propre voie en dehors du cadre pédagogique habituel. »

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