Un lac sous haute surveillance

Geneviève Trudel, Montbeillard en bref, avril 2011

Le 2 mars dernier, une bonne cinquantaine de riverains du lac Opasatica participaient à une soirée d'information au cours de laquelle la biologiste Geneviève Trudel, conseillère en gestion par bassin versant à la Ville de Rouyn-Noranda, leur a présenté les résultats de cette opération d'envergure.

La Ville de Rouyn-Noranda adoptait, il y a quelques années, un programme de protection des lacs dans lequel elle prévoit investir environ 100 000 $ par année de 2009 à 2013. Avec plusieurs autres, le lac Opasatica est visé par ce programme. Toutefois, parce qu'il a connu des épisodes de fleurs d'eau d'algues bleu-vert, cet important plan d'eau a fait l'objet d'une subvention spéciale du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire afin qu'on se penche immédiatement sur son cas. C'est ainsi qu'au cours des étés 2009 et 2010, une petite équipe de deux étudiants effectuait un relevé des installations septiques et un portrait des berges des quelque 560 chalets et résidences construits sur les rives du lac Opasatica.

Il ressort de cette étude que la grande majorité des installations septiques évaluées ne présentent pas de signes de pollution sauf dans 44 cas qui feront l'objet d'une intervention plus attentive de la part de l'inspecteur municipal. Plus inquiétant est le constat que 40 % des installations qui ne suscitent présentement pas d'inquiétude pourraient causer problème à moyen terme selon l'usage qu'on en fait.

Pour ce qui est du portrait des berges, il ressort que plus de 50 % des propriétés du lac Opasatica sont dotées de bandes riveraines pauvres en végétation naturelle. En conséquence, ces bandes riveraines jouent peu ou mal le rôle de filtre qu'elles devraient jouer pour protéger le lac des polluants qui lui parviennent par ruissellement. À cet égard, un plan d'action devrait être élaboré par l'Association des riverains du lac Opasatica conjointement avec la Ville.

Interrogée sur l'état de santé globale du lac Opasatica, la biologiste Geneviève Trudel ne cache pas que «le lac montre clairement des signes de vieillissement prématuré». Aussi souhaite-t-elle que la Ville effectue, dans quelques années, un suivi de cette étude afin de vérifier comment la situation évolue.

Pour sa part l'Association des riverains du lac Opasatica, par la voix de l'un de ses deux vice-présidents, André Bertrand, s'est dite satisfaite des études effectuées à ce jour. L'Association souhaite que la Ville poursuive ses analyses pour, entre autres, rejoindre les propriétaires riverains qui n'ont pas été rencontrés au cours de la première phase des travaux. Soulignons que l'Association, qui vient tout juste de recevoir ses lettres patentes, doit tenir son assemblée générale annuelle en avril ou mai prochains.

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