Budget du Québec : Le message de la rue à Jean Charest

Nathalie Côté, Droit de parole, Québec

Il faut se tenir debout et dire non ! Ayons une pensée pour les syndicats du Wisconsin 1 et annonçons au gouvernement que ça ne se passera pas ici », avertit la présidente de la Fédération des infirmières du Québec (FIQ), Régine Laurent. (Le gouverneur républicain du Wisconsin, nouvellement élu, a aboli les conventions collectives des employés de l'État).

Mme Laurent s'adressait à 50 000 manifestants dénonçant les politiques d'austérité du gouvernement Charest, à Montréal, le 12 mars. Ce rassemblement dénonçait le budget Bachand du printemps 2010, avec sa kyrielle de hausses de tarifs, et celui de 2011, de la même teneur.

Il est historique de voir sur la même tribune les dirigeants des mouvements communautaires, syndicaux et étudiants, comme le 12 mars, devant la foule rassemblée sous les fenêtres des bureaux montréalais de Jean Charest. C'est que personne n'est épargné par les mesures antisociales de son ministre des Finances qui s'attaquent au droit à la santé autant qu'à l'éducation.

La porte-parole de l’Association pour une solidarité étudiante (ASSÉ), Gabriel Nadeau-Dubois, y affirmait que « l’éducation ne doit pas être un privilège réservé à une élite. Tout le monde a droit au savoir. Le savoir, c'est la condition fondamentale de la liberté et de la démocratie. » La porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, Marie-Ève Rancourt, renchérissait : « Nous en avons assez des politiques qui ne visent qu'à déposséder le peuple de son pouvoir ». Aussi, pour Claudette Carbonneau, présidente sortante de la CSN, « la solution (aux problèmes budgétaires), c'est partager la richesse, partager la solidarité ».

Les médias ont relaté de la manifestation surtout la dizaine d'arrestations préventives opérées par la police, arrestations rapidement dénoncées par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des ·services publics pour leur caractère arbitraire.

Malgré tout, cette importante mobilisation a raffermi la détermination de dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens à poursuivre leurs luttes dans leurs milieux respectifs, comme en ont fait foi, depuis, les nombreuses autres manifestions partout au Québec. Comme l'affirmait François Saillant, du FRAPRU : « II faudra mener cette bataille sur tous les fronts si on veut gagner. Et on va gagner ! On est prêt à utiliser tous les moyens nécessaires pour faire reculer le gouvernement ! »

Réunie à l'appel de l'Alliance sociale et de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publique, la foule provenait de tous les milieux progressistes québécois. Plusieurs centaines de citoyens et de citoyennes de la région de la capitale, invités par la Coalition de Québec et Chaudière-Appalaches opposée à la tarification et la privatisation des services publics, s’étaient joints à la marche dans les rues de Montréal.

La foule hétéroclite et pacifiste a envoyé un message clair au gouvernement : « un budget équitable, C’est une question de choix » ! 

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