Les punaises de lit minent la vie et le travail des gens

Diane Morin, La Quête, Québec

Les punaises de lit minent la qualité de vie, le moral et le porte-monnaie des personnes qui en sont affectée, La ville de Québec n’est pas épargnée par l’épidémie mondiale de punaises de lit, qui sévit surtout dans les grandes villes.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a confirmé l’automne dernier une épidémie incontrôlée de punaises de lit à Montréal, laissant entendre que l’infestation pourrait se propager à d’autres villes du Québec. Je peux confirmer que la ville de Québec est touchée depuis maintenant plusieurs années, par cet insecte nuisible.

La situation est-elle devenue incontrôlable comme à New York, Toronto, Winnipeg ou Montréal? Je ne sais pas, mais dans le milieu de l’itinérance, on en entend constamment parler. C’est devenu courant et cela complique énormément notre travail. Alors, pourquoi attendre pour freiner la prolifération, d’autant plus que l’on sait que ces bestioles sont de plus en plus dures à éliminer.

Caractéristiques

Les punaises sont des parasites externes cosmopolites. Ils piquent l’homme pour se nourrir de son sang. Leur activité est nocturne. C’est un insecte de forme ovale, aplatie, avec des ailes atrophiées inadaptées au vol. La durée de vie des adultes est de 9 à 18 mois. La femelle pond entre 150 et 350 œufs pendant la durée de sa vie. Les glandes fétides des insectes sont à l’origine d’une odeur désagréable dans les pièces infestées.

La variété Cimex lectularius ou punaise des lits, se rencontre dans les habitations et particulièrement dans les lits. Les piqûres sont douloureuses. Les punaises de lit se transportent facilement avec les bagages ou dans les plis des vêtements. Elles se logent également dans les fissures et dans le mobilier.

Extermination

Il faut faire appel à un exterminateur qualifié pour s’en débarrasser. Cela est dispendieux et laborieux et il est nécessaire d’avoir la collaboration des locataires et des propriétaires. Certains meubles et matelas doivent être jetés et remplacés ainsi que la literie et les vêtements nettoyés.

Les lieux doivent être évacués pendant la désinfection. Cela devient très complexe pour des personnes à faibles revenus, surtout si elles sont instables sur le plan résidentiel. Les experts déconseillent l’achat de meubles d’occasion et insistent sur le lavage immédiat à l’eau chaude des vêtements achetés dans les friperies.

D’ailleurs, la recrudescence de cet insecte depuis une dizaine d’années, serait attribuable à une grande mobilité des personnes et des biens; à de mauvaises stratégies d’extermination et à un manque de concertation entre les locataires, les propriétaires et les exterminateurs.

Pour une action gouvernementale rapide

On apprenait dernièrement, que le gouvernement de l’Ontario verserait 5 millions aux services de santé de la province pour les aider dans la lutte à la prolifération des punaises de lit. Les services de santé publique pourront ainsi bénéficier de cette enveloppe pour élaborer des programmes de sensibilisation, de même que pour aider les malades et les plus démunis à combattre ce fléau.

Ce serait vraiment bien si le gouvernement du Québec emboîtait le pas à celui de l’Ontario dans ce domaine. Comme disait un député ontarien : « la propagation des punaise de lit cause de sérieux problèmes de santé publique, et minent aussi bien la santé mentale que la santé financière et la vie sociale. »

J’ai bien vu une mention dans la presse à l’effet qu’un groupe de travail formulera des recommandations sous peu. J’espère qu’on prendra en compte l’impact économique, social et psychologique du problème. J’espère qu’on se mettra dans la peau des personnes affectées, des propriétaires ou des intervenants et intervenantes qui risquent chaque jour d’apporter ça dans leur famille ou et dans leur entourage.

Le temps presse également car, des formations onéreuses et des organismes indépendants « sans but lucratif mais nécessitant un abonnement » se mettent sur pied sans que l’on sache s’ils sont valables ou opportunistes.

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