Pierre-Jean Cano de La Patrie : Le piano « passionalis »

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 8 décembre 2010

Passionalis : « Susceptible de douleur et de passion », traduit le dictionnaire latin. À lui seul, ce mot peint en teintes sombres ou vivement colorées le parcours du pianiste Pierre-Jean Cano. « J'ai deux passions dans la vie, annonce ce résidant de La Patrie : le piano et jouer avec l'imaginaire des gens « par, pour et avec eux », martèle-t-il à plusieurs reprises.

Sa création musicale gravite autour d'un conte à développer, à « cultiver » tous les jours. D'ailleurs, ne décrit-il pas l'artiste comme un agriculteur qui prépare son champ, amende le sol, y sème le germe de vie, avant de récolter le fruit de son travail. Pierre-Jean, dont le totem est le loup, apprend très jeune à vivre avec la maladie, sa tache sombre, qui tracera la destinée de sa vie. Mais il ne veut pas qu'on en parle.

Né à Chicoutimi, d'un père français et d'une mère originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le louveteau descend à Montréal pour combler son appétit insatiable de découvertes, perfectionner son jeu de piano, élargir ses horizons. Il réussit, au Conservatoire de Montréal, un baccalauréat en composition. Il poursuit sa formation en ajoutant des études en analyse musicale et harmonie qui se concluent sur une maîtrise. Non satisfait, il additionne le jazz à Concordia.

Pierre-Jean Cano compose et compose des airs qu'il enregistre. Il produit et réalise « Ora 2 000 » et la symphonie du Millénaire pour l'Oratoire Saint-Joseph. Y sont diffusés, dans la cathédrale, des chants ou musiques des diverses confessionnalités. Un chemin de croix œcuménique, au titre évocateur « Sentiers sous les Étoiles », se déroule dans les jardins des Pères Ste-Croix. Il a bien tenté d'imposer un Christ haïtien, mais c'est aux États-Unis qu'il a réussi. « Chaque manifestation faisait salle comble », se plaît-il à rappeler.

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