Rachel Gendron, L’Info, Saint-Élie-d’Orford, décembre 2010
Nous sommes déjà à l’aube des fêtes. Pour la majorité d’entre nous cela est synonyme de réjouissances familiales. Par contre pour certaines personnes, c’est le temps où la solitude leur pèse le plus car elles n’ont personne qui les côtoie. À cause de cela, des organismes existent pour combler cette solitude notamment Les petits frères des Pauvres. Ce mois-ci j’ai rencontré une personne à qui cet organisme tient à cœur, Nathalie Langlois.
Mme Langlois est née à Montréal. Enfant, elle aime se retrouver avec ses amis chez les scouts et avec ses coéquipières de soccer. À la fin de son secondaire, elle se dirige vers le secrétariat. Ses études terminées, elle travaille pour une compagnie où elle occupe un poste de représentante. Entre-temps, elle rencontre celui qui devient son conjoint. Tous deux déménagent à Sherbrooke en 1989 pour le travail et s’établissent à Saint-Élie en 1994. C’est quand son aîné a quatre ans et qu’on découvre qu’il est diabétique, que Nathalie fait du bénévolat au sein de l’Association des diabétiques de l’Estrie. À ce moment, elle change d’emploi et travaille au Centre d’action bénévole de Sherbrooke elle dirige les gens vers le bénévolat des organismes communautaires et elle fait ce travail durant sept ans. La petite famille compte alors trois enfants ce qui donne l’occasion à Nathalie de faire du bénévolat à l’école dans différents comités et au soccer. C’est également durant ce travail qu’elle découvre son grand intérêt pour les petits frères des Pauvres. En février 2008, comme un emploi est disponible, Nathalie se joint au personnel salarié de cet organisme.
Quelle est l’origine de cet organisme ? Ce dernier a pris la naissance à Paris en 1946 grâce à M. Armand Marquiset qui constate que beaucoup de personnes âgées après la seconde guerre mondiale sont seules. Alors, il décide de leur apporter en plus de son affection, des fleurs et des vivres. De là provient la philosophie des petits frères des Pauvres « Des fleurs avant le pain ». Puis d’autres hommes se joignent à M. Marquis et le mouvement prend suffisamment d’ampleur pour se retrouver même dans neuf pays dont les États-Unis, le Canada, la Suisse… Ici au Québec, c’est à Montréal en 1962 qu’on retrouve le premier regroupement. À Sherbrooke, c’est plus précisément en 1986 que la première fraternité voit le jour.
Mais, que fait cet organisme et à qui s’adresse-t-il ? À des personnes âgées de 75 ans et plus, peu importe leur situation financière, et qui n’ont pas de famille à Sherbrooke. Donc ce sont des gens qui sont souvent isolés, qui ne reçoivent pas beaucoup de visite et qui malheureusement s’ennuient très souvent. Certains demeurent dans un logement, d’autres dans une résidence pour personnes âgées ou dans un CHSLD. Ce qui distingue les petits frères des Pauvres d’autres associations, c’est que lorsqu’un Vieil Ami est pris en charge, ils s’engagent envers lui jusqu’à la fin de sa vie. Pour cela des bénévoles au grand cœur sont indispensables. Ceux qui se jumellent à un Vieil Ami développent des liens affectifs et deviennent des personnes significatives pour ces aînés. Ils contribuent à améliorer leur qualité de vie en les écoutant, en leur permettant d’avoir des rêves et en partageant avec eux des petits plaisirs de la vie. Quand le bénévole perçoit dans l’œil de son vieil ami une lueur de bonheur, c’est une gratification sans mesure pour lui.
Les petits frères des Pauvres même s’ils vivent principalement des dons du public, offrent des activités gratuites à leurs Vieux Amis. Deux fois par mois à la maison Jean-Besré rue Bowen, des dîners sont offerts à ceux qui peuvent se déplacer. À cela s’ajoutent les dîners de Noël et de Pâques (célébrés le jour même), le souper d’Halloween où l’on reçoit la visite d’enfants et même un séjour vacances à la maison Juillette-Huot à Oka. Mais il ne faut pas oublier les visites à ceux qui sont hospitalisés et parfois la réalisation d’un rêve d’un Vieil Ami. Tout cela est possible grâce à l’engagement de plus d’une centaine de bénévoles. Plusieurs types de bénévoles sont requis : jumelage avec un Vieil Ami, accompagnement, aide aux repas, entretien etc. Comme on peut le constater, beaucoup de personnes peuvent être bénévoles pour cette association. Aux dires de Nathalie, « c’est un engagement gratifiant et essentiel pour la société ». Elle ajoute que son souhait à la veille des fêtes est que « dans chaque famille on prenne soin l’un de l’autre et que personne ne soit seul à Noël ni le reste de l’année car la solitude est la pire des pauvretés ».