Le blues dans la peau

Maïté Samuele-Leduc, Graffici, Gaspésie, octobre 2010

Entre les rénovations de sa maison et une famille qui s’agrandira d’un deuxième enfant en novembre, Pat The White a passé la dernière année à composer neuf pièces originales dans son nouveau style « rock blues progressif » comme il le décrit lui-même. Au début de sa carrière, alors qu’il foulait les planches des scènes de la ville de Québec, le musicien cultivait un style plus « bleus swing » avec de longues pièces, riches mélodies endiablées. « La base de blues est encore là, mais avec ce nouveau style de musique, on peut aller chercher un public plus jeune », remarque le guitariste autodidacte.

Pat The White s’est entouré de musiciens avec qui il a du plaisir à jouer. La nouvelle recrue du groupe, le bassiste Marc-André Laundry, « fait prendre du peak au groupe », selon le leader. Il estime également que le batteur, Vincent Carré, est le meilleur avec qui il ait joué. Sans parler du guitariste André Lavergne, son complice de longue date avec qui, adolescent, il grattait la guitare sur la plage de Carleton. « On ne voulait pas que ce soit un album tout clean. On voulait le salir, avoir de la musique plus lourde, plus pesante. On voulait aller se chercher une couleur à nous », explique le musicien.

Les textes de Randall Spear ne contreviennent pas à la tradition du blues ; ils parlent surtout de peines d’amour et de chagrin. Pat The White a contribué à l’écriture mais il préfère écrire des notes qu’écrire des mots. « J’ai plus la facilité à mettre mes émotions en musique qu’en paroles », précise-t-il. Une pièce est dédiée à sa fille. Léthicia, trois ans, qui verra son nom intituler l’une des pièces de l’album de son père, pour qui la famille est très importante.

L’été dernier, le spectacle de Strange Fascination a été présenté au Festival de Jazz de Montréal devant 10 000 personnes. Pat The White aimerait bientôt jouer dans quelques salles au Québec et aux États-Unis, et retourner en France où il a déjà fait cinq tournées depuis son dernier album en 2006.

Son album, enregistré à la Petite Églize de Gaspé et au studio La Grange de Douglastown, n’a profité d’aucune subvention. C’est maintenant sa conjointe Lydia Bérubé, directrice artistique du Vaisseau d’Arts, qui gère la carrière de Pat The White. Les trois lancements ont eu lieu le 6 octobre à Montréal, le 11 octobre à Carleton et le 12 octobre à Gaspé.
 

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