Centre d’éducation populaire de Pointe-du-Lac : La vitalité des femmes

Mathieu Max-Gessler, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, le 25 août 2010

Les femmes au foyer ont rarement leur mot à dire dans notre société. Pourtant, elles travaillent sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Le Centre d’éducation populaire de Pointe-du-Lac (CEPPDL), en collaboration avec la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, a décidé de leur donner une voix avec le projet VITAL.

Lorsqu’elle a recruté les participantes pour le Projet VITAL en 2008, Diane Michaud, du CEPPDL, avait un objectif précis en tête : permettre à ces femmes de se revaloriser par l’implication citoyenne. Pendant près de deux ans, celles-ci ont travaillé d’arrache-pied sur un projet ambitieux : Génération-Elles / La Bulle des femmes. Il s’agit d’un journal consacré aux femmes qui ont marqué la région de Pointe-du-Lac, comportant plusieurs chroniques écrites par les participantes et un courrier des ados géré par des adolescentes. Six parutions par année sont prévues. « Elles voulaient quelque chose de neuf, explique Mme Michaud quant au choix d’un journal comme projet. De plus, les autres idées soulevées ne leur auraient pas permis d’être au cœur des décisions. »

VITAL est un projet d’implication citoyenne et d’alphabétisation pour les femmes au foyer. Il vise entre autres à briser l’isolement des femmes au foyer, leur permettre d’apprendre à travailler en équipe et de développer leurs habiletés à retourner au travail. « C’est très dur pour les femmes qui ont quitté leur profession pour s’occuper de leurs enfants de réintégrer le marché du travail, croit Diane Michaud. Ce qui leur manque surtout, c’est l’essai erreur. » Par une série d’ateliers, d’activités et de séances de discussion, les participantes apprennent donc à connaître leurs forces et leurs faiblesses. Mais, surtout, elles apprennent à se faire confiance. « L’ABC, c’est la confiance en soi, croit Mme Michaud. Elles ont souvent de très belles valeurs et qualités qui ne sont pas reconnues. »

Cet ABC, Michelle Dugré et Josée Brisson, qui ont touché à tout dans le journal (rédaction, administration, graphisme, ventes, etc.) l’ont bien assimilé. « On a appris à se connaître et à connaître nos limites, témoigne Michelle, qui est présidente du conseil d’administration et rédactrice en chef de Géneration-Elles. J’ai beaucoup travaillé au niveau personnel : je m’affirme plus et ça parait dans mon couple. » Avec le soutien de son mari, Michelle a d’ailleurs auto publié trois romans dont les pages couvertures ont été illustrées par Josée. Ces deux amies, mères au foyer depuis 10 ans, ont également découvert les joies de l’entrepreneuriat. Elles se sont lancées dans la fabrication de bijoux pour financer leur journal. « J’ai toujours rêvé de me partir en affaires et le projet m’a donné beaucoup d’outils, confie Josée. Je suis toujours gênée, je manque encore de confiance en moi, mais maintenant, je me donne un coup de pied et j’y vais pareil !

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