Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, le 6 avril 2010
Jean-Charles Tremblay et Gaëlle Bonraison sont les étudiants du département des Arts de l’UQTR qui ont respectivement été choisis par le conseil de bande de Wôlinak et la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour. Ils seront appelés à réaliser une œuvre monumentale qui les représente et qui sera installée cette année dans le Jardin des sculptures aménagé sur le terrain du Bureau d’information touristique situé près du Pont Laviolette, sur le boulevard Port-Royal à St-Grégoire.
D’abord, le projet de Jean-Charles Tremblay, pour représenter les Abénakis, consiste en une tortue géante réalisée à partir des pierres à savon (stéatite). « C’est un type de pierre qui se défait en la pelant. On peut même la marquer avec nos ongles. Si on a sculpté généralement à la scie, moi, ce sera à la cuillère », explique-t-il.
Sa tortue géante, qui sera située près du bassin d’eau, aura aussi les continents du globe polis sur sa carapace pour symboliser qu’elle porte le monde sur son dos. « La tortue est un élément majeur dans la culture abénakise », rappelle-t-il.
« L’Amérique est souvent désignée comme une île dans la grande tortue, indique Bernard Ross, le directeur général du conseil de bande de Wôlinak. La tortue est un élément majeur dans la culture abénakise », rappelle-t-il. La tortue est l’emblème de la terre mère en plus de représenter la sagesse et la persévérance ».
Jean-Charles Tremblay prévoit investir 400 heures pour réaliser sa tortue géante, ou tolba en Abénakis, à raison de 10 semaines de 40 heures. Il espère qu’elle soit installée lors du solstice d’été, le 21 juin prochain.
« Ça donne à Wôlinak une petite fenêtre touristique, mais ça nous permet aussi de valoriser la tortue et de faire de la sensibilisation à l’effet qu’il y a deux espèces de tortue en voie de disparition au Centre-du-Québec, soit la serpentine et la peinte », indique M. Ross.
Gaëlle Bonraison, de son côté, sculptera le bois d’un énorme tremble de 40 pieds de hauteur et de près de 5 pieds de diamètre qui a été transporté depuis la plage de la Petite Floride au campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Intitulée « Transformation », son œuvre sera constituée d’une multitude de plaquettes de bois montées sur des tiges d’aluminium qui tiendront dans la dalle de béton bleuté afin de représenter les terrains du parc industriel et portuaire de Bécancour.
« La charpente en aluminium représente la structure économique de la ville de Bécancour, le béton bleuté représente la fleuve St-Laurent, tandis que la disposition des plaquettes représente l’expansion que prennent les entreprises, indique l’artiste. L’œuvre sera plutôt basse, pour offrir une vue d’ensemble, et j’aimerais qu’elle soit installée au bas d’une petite pente sur le terrain afin que les gens puissent mieux l’apprécier.
« Les plaquettes de bois seront collées et visées sur une petite plaque d’aluminium et ensuite traitées pour résister au temps. Elles seront aussi inclinées pour que l’eau glisse sur elles et éviter qu’elles se détériorent », renchérit-elle.