Mickaël Bergeron, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 8 février 2010.
L’éternel Fermontois de cœur, Jacques Maltais, était de passage dans la région dans la semaine du 18 janvier afin de venir présenter son premier livre à toute la communauté. Une semaine chargée pour le jeune retraité.
La principale raison pour Jacques Maltais de revenir quelques jours à Fermont, où il a vécu près de trente ans, était le lancement de son livre Ti-Jean qui pleure, le 19 janvier dernier à la bibliothèque. « Je tenais à le présenter à Fermont en premier », insiste-t-il. Mais ceux qui le connaissent ne seront pas surpris d’apprendre qu’il s’est trouvé d’autres occupations.
Le retraité de 54 ans en a profité pour offrir aux jeunes du troisième, quatrième et cinquième secondaire de petites conférences. « Je leur ai raconté mon histoire, mon adolescence, mon comportement au secondaire », raconte Jacques Maltais, avec son habituelle bonne humeur. « J’ai voulu leur parler des comportements qu’on adopte. » Jeune homme, l’auteur a développé deux personnalités. À l’école il était timide et insécure, tandis que dans son village, il était entreprenant et relevait les défis.
« Les comportements qu’on adopte jeune nous suivent longtemps. Il faut savoir accepter et vivre avec les autres, savoir travailler en équipe. On va côtoyer toute notre vie des premiers de classe et de retardataires. Ils seront nos patrons, nos collègues ou nos employés » ajoute-t-il. Plus concrètement, on a besoin du chercher qui trouve un médicament contre le cancer et du concierge qui nous éviter marcher dans les déchets ou la crasse. « Je voulais surtout partager des valeurs », réfléchis l’ex-Fermontois qui débute dans les conférences.
Lancement
Cependant, la première raison de sa visite est le lancement de son livre. Ti-Jean qui pleure résulte d’une retraite faite en 2001, dans Lotbinière, à environ une heure de Québec. Un endroit expressément choisi pour réfléchir, faire le point. « C’était mon but, dit-il sans gêne. Tous les jours, j’écrivais en revenant des marches que je prenais. » D’ailleurs, la pochette du livre présente une photo prise durant l’une de ses marches.
Les textes auront ensuite dormi environ six ans. « Je les avais réécrits dans mon ordinateur pour ne pas les perdre, mais je ne les avais pas relus », résume-t-il. L’idée d’en faire un bouquin ne lui a pas traversé esprit à l’époque. Mais voilà que six ans plus tard, Jacques Maltais retournait au même endroit, pour une seconde retraite. « C’est comme si je l’avais quitté la veille. Mes réflexions sont reparties de l’endroit où je les avais arrêtées », soutient-il. Le déclic s’est créé là.
Au départ, il voulait surtout laisser un témoignage pour ses petits-enfants. « Ils vont le lire et ils vont me connaître », évoque-t-il, advenant le cas où il n’en aurait pas la chance. Finalement, le projet a pris un peu plus d’envergure. Des gens près de lui l’ont convaincu que ce qu’il avait écrit, « c’était du bonbon ».
Publier
L’auteur en herbe est donc parti à la recherche d’un éditeur. « Il y en a plusieurs, des éditeurs ! C’est effrayant ! », s’exclame le vivant raconteur. Il est vrai que plusieurs se spécialisent ; pour les enfants, la science-fiction, les biographies, les gros-tirages, etc. Il aura fini par trouver une petite maison d’édition. « Là, le vrai travail a commencé », rigole-t-il.
Une fois qu’un éditeur aime votre manuscrit, il faut alors le réécrire. Pas de A à Z, mais bien pour peaufiner, pour corriger certaines fautes, certaines tournures de phrases, améliorer une idée. « Mes éditeurs ont beaucoup de respect pour les auteurs, ils me demandaient mon avis pour chaque changement et ils ont aussi respecté certains choix de mots auxquels je tenais », évoque-t-il. En exemple, il cite le mot « kit » qui est gardé tel que, alors que la maison d’édition proposait « coffre d’outil ».
Ainsi, il y a quelques semaines, le premier livre de Jacques Maltais, maintenant établi à Baie-Comeau, « l’autre bout de la rue », comme il le dit en riant, sortait en 500 exemplaires. Les 50 copies qu’il avait apportées à Fermont se sont vendues, ce qui rend l’auteur très heureux.
Et maintenant ?
« La Côté-Nord, c’est mon pays », lance le verbomoteur. Donc, en premier lieu, il cherchera à conquérir cette région. Son rêve serait de vendre assez pour produire un autre tirage. À ce moment, il songerait peut-être à tâter les régions. Les prochaines semaines le tiendront bien occupé, puisqu’il est invité aux salons des livres de Bergeronnes (mai) Sept-Îles (avril) et même de Trois-Rivières (mars).