Mettons fin au business des taudis

Julie Jaffré, Le Monde, Montréal, novembre 2009

Le 21 octobre dernier au complexe William-Hingston, le Regroupement des Comités du Logement et des Associations de Locataires du Québec ainsi que le Comité d’Action dans Parc-Extension tenaient une conférence de presse pour alerter les élus sur la détérioration du parc locatif dans Parc-Extension.

Sous le thème, Le mercredi des horreurs : les villes baissent les bras, le RCLALQ entreprenait à chaque mercredi d’octobre une tournée dans plusieurs municipalités du Québec. Ce regroupement se veut être le porte-parole politique des locataires à faible revenus. Au travers d’interventions publiques, de campagnes d’information ou encore de représentations politiques, il a pour objectif de protéger les droits des locataires.

Bien qu’en 2007 la Ville de Montréal ait adopté un plan d’action pour améliorer la salubrité de ses logements, la situation dans Parc-Extension n’a pas beaucoup changé. Actuellement, 11 000 ménages vivent dans Parc-Extension et 81 % sont locataires. Chaque année sur les 750 ménages locataires reçus par le Comité d’Action dans Parc-Extension, 250 consultent pour des problèmes d’insalubrité.

« Les locataires se plaignent de la présence de vermines, de problèmes électriques, d’infiltrations d’eau, de moisissures, c’est inadmissible », a souligné Denis Trépanier, organisateur communautaire au C.A.P.E. Les problèmes d’insalubrité sont persistants et l’application du code du logement laisse aussi souvent à désirer. « Les locataires doivent attendre jusqu’à trois mois avant qu’un inspecteur ne se déplace pour visiter le logement », a rappelé France Emond, porte-parole du RCLALQ. Dans Parc-Extension, seulement deux inspecteurs sont chargés de tous les cas d’inspection. « Ces personnes font un travail colossal mais c’est nettement insuffisant », a commenté Denis Trépanier.

Le C.A.P.E et le Regroupement des comités de logements et des associations de locataires du Québec pensent donc qu’il est grand temps de se doter d’un plan d’intervention spécifique pour Parc-Extension. L’objectif est donc plus largement de réclamer l’application d’un code du logement sur l’insalubrité dans toutes les municipalités. « Mais cette application doit se faire de manière rigoureuse, soutenue et persuasive », a signifié France Emond.

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